Le Cloud (mot anglais pour nuage) est aujourd’hui très présent dans nos vies. Mais qui sait réellement ce que cette notion signifie ?
Au travers de cet article, nous reviendrons sur la définition du Cloud et ses applications actuelles, avant de nous pencher plus en détails sur le Cloud bleu, ce nouveau projet de Cloud de confiance développé par Capgemini et Orange.
Suivez le guide.
Le Cloud est un réseau de serveurs distants les uns des autres mais reliés entre eux, qui gèrent et stockent des données informatiques auxquelles il est possible d’accéder depuis n’importe quel endroit. Ce n’est donc pas un endroit physique, mais une solution de stockage à distance.
Le terme Cloud tient compte du fait que le serveur utilisé pour fournir de l’espace de stockage et des logiciels exécutables à distance n’est pas directement visible par l’utilisateur, mais caché comme derrière un nuage.
On distingue quatre types de Cloud :
Le Cloud possède de nombreux avantages : une puissance de calcul qui rend possible le traitement de tâches complexes, un partage des données en temps réel, une facilitation du travail à distance, mais aussi l’absence de contraintes liées au développement d’un parc informatique interne. Mais il comporte aussi des limites, parmi lesquelles : un coût de mise en place potentiellement élevé et une dépendance au réseau Internet. Par ailleurs, il n’est pas entièrement immunisé contre les risques de cyberattaques, des failles de sécurité étant toujours possibles. Il n’en reste pas moins qu’une solution Cloud est bien plus au point en termes de sécurité qu’une solution « On-Premise », des équipes d’experts étant dédiées à ce sujet.
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Ainsi le Cloud d’aujourd’hui, bien qu’imparfait, est une solution fiable, fluide, et très sécuritaire, qui dépasse de loin les autres solutions de stockage des données.
La co-entreprise Bleu, née de l'alliance entre Capgemini, Orange et Microsoft, a annoncé le lancement en 2024 de son offre cloud « souverain » qui donnera accès aux solutions de Microsoft Azure et de Office 365.
L’idée de cette joint-venture est de proposer les services de Cloud computing de Microsoft Azure et Microsoft 365, tout en hébergeant les données par Orange et Capgemini sur le sol français. L'objectif est d'empêcher les autorités américaines d'accéder aux données hébergées. En effet, en vertu du CLOUD Act promulgué en 2018, ces autorités peuvent exiger sous certaines conditions la divulgation des informations qui transitent par les serveurs d'une entreprise américaine, et ce quelle que soit leur localisation dans le monde.
Lors d’une présentation de Bleu, Guillaume Poupard, directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), a ainsi déclaré : « L'ambition est de pouvoir bénéficier des meilleures technologies opérées par des acteurs de confiance exclusivement soumis au droit européen, sans concessions en termes de sécurité ».
C'est l’Anssi qui sera chargé de délivrer le label « Cloud de confiance ». Celui-ci devra répondre aux exigences du référentiel de sécurité SecNumCloud, qui comprend des dispositions sur la protection des données. À l'heure actuelle, trois fournisseurs de Cloud sont certifiés SecNumCloud : OVHcloud, 3DS Outscale et Oodrive.
Avec cette nouvelle offre, Microsoft, Orange et Capgemini souhaitent s'adresser tout particulièrement aux organismes publics et privés qui gèrent des données sensibles qu’ils ne peuvent pas stocker sur des serveurs étrangers : l’armée, les hôpitaux, certaines institutions étatiques, etc.
En tant qu’entreprise française indépendante, entièrement détenue par des actionnaires français, Bleu aura donc pour vocation d’assurer une indépendance totale par rapport aux lois extraterritoriales américaines.
Ce n’est pas la première fois que ce type d’innovation est proposé. En 2015, Numergy, la société de Cloud souverain fondée par SFR, a été placée sous procédure de sauvegarde. L’autre Cloud souverain, Cloudwatt, avait aussi été placé sous procédure de sauvegarde, avant d’être repris par son actionnaire majoritaire, Orange.
Numergy et Cloudwatt avaient souffert d’un décalage entre la réalité de leur activité et les prévisions effectuées au moment du lancement du projet. Le chiffre d’affaires prévisionnel n’avait pas été atteint. Leur service de Cloud souverain avait-il été lancé trop tôt ? Le projet aurait-il dû être mûri (et affiné) plus longtemps ? Difficile à dire.
Depuis, Dassault Systèmes a également lancé son Cloud Outscale, à destination des institutions publiques et des organisations privées qui souhaitent protéger leurs données sensibles. Dassault Systèmes voit d’ailleurs l’arrivée de Bleu d’un œil critique, puisqu’il s’agit d’un nouveau concurrent sur le marché du Cloud souverain.
Toutes les données informatiques, qu’elles soient privées ou publiques, peuvent être captées. La présence d’un Cloud souverain permet de pallier cette faille en assurant la sécurité et la confidentialité de ces données. Cela est rendu possible grâce à un hébergement des données en France, dans un espace de stockage 100% sécurisé.
Concrètement, le Cloud souverain fonctionne de la même manière qu’un cloud basé à l’étranger. Ses avantages sont les mêmes que ceux d’un cloud classique (voir la première partie de l’article), mais ils sont exacerbés : sécurité renforcée, stabilité accrue, vitesse d’exécution plus importante, etc. Cela est notamment lié à une plus forte proximité avec les installations informatiques.
Mais le plus grand avantage du Cloud souverain réside dans la transparence et la sécurité des données. Celles-ci sont en effet stockées sur des serveurs basés en France, qui sont donc soumis aux lois françaises. Or, ces données ne peuvent pas être consultées sans autorisation préalable, contrairement aux données qui sont situées sur le sol américain et soumises au CLOUD Act. Pour les entreprises et les organisations publiques, c’est l'assurance de sécuriser ses données et de savoir où elles se trouvent, à n’importe quel moment. Autrement dit, le Cloud souverain met en place une véritable souveraineté des données.
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Bleu parviendra-t-il à faire oublier les échecs précédents des Clouds de confiance en France ? Arrive-t-il au bon moment ? C’est ce que l’on verra à l’avenir. Le projet a en tout cas de quoi séduire puisqu’il met en place un modèle de souveraineté des données, très prisé à l’heure où la sécurité se place comme une priorité n°1 des entreprises privées et publiques. Rendez-vous dans quelques années…